Né au milieu des années 50, à Londres d’abord et aux Etats-Unis ensuite, le Pop Art s’est vite imposé partout dans le monde, devenant un des mouvements artistiques les plus importants des dernières décennies.
Dans ce troisième numéro d’Art en Mouvement, nous revenons sur les origines et les revendications de ce mouvement qui aujourd’hui encore fait polémique.
Pop Art : un art en opposition
L’expression Pop art provient de l’anglais « popular art ». C’est un art confectionné à partir de la culture populaire : publicité, bande dessinée, produit de consommation. Un art visuel en opposition avec l’expressionnisme abstrait des années 50, considéré trop élitiste et prétentieux. Les artistes s’emparent des technologies et de l’iconographie de leur époque, y trouvant un terrain d’expression nouveau et une plus grande liberté de création.
Le Pop Art s’appuie sur une approche qui vise la déconstruction des images issues de la culture de masse, la démystification de la symbolique pensée pour désigner et catégoriser les grandes foules. Par l’emploi d’éléments visuels de la culture populaire produits en série, le pop art réinterprète des situations en isolant ces éléments de leur contexte ou en les associant à d’autres objets. De ces juxtapositions et associations naissent des commentaires et récits sur la société contemporaine et la consommation de masse.
Le Pop Art prend alors la forme d’une critique du matérialisme et du consumérisme observés dans les sociétés modernes. Dans l’idéologie qui lui est accolée, l’attitude ou la signification donnée à l’œuvre importerait dorénavant davantage que l’œuvre elle-même.
Petit panorama du Pop Art
Andy Warhol
Lorsque nous parlons du mouvement Pop Art, Andy Warhol est le premier nom qui nous vient en tête. En effet, il est considéré comme étant le père fondateur de ce mouvement. Né en 1928 à Pittsburgh, issu d’une famille d’immigrés slovaques il devient l’une des figures les plus connus de la sphère artistique. Son travail centré sur la reproduction via la sérigraphie, et les objets de consommation courante, est la quintessence du Pop Art.
Jeff Koons
Considéré comme le maître incontestable du kitsch, Jeff Koons a commencé sa carrière comme courtier à la bourse de Wall Street à New York avant d’étudier les arts plastiques à Baltimore et Chicago. Jeff Koons s’est imposé avec son mondialement célèbre Balloon Dog. Son art pourrait être décrit comme un croisement entre les ready made de Marcel Duchamp et l’imagerie populaire américaine.
Mel Ramos
Ramos présente côte à côte des corps féminins jeunes ironiquement parfaits et des bonbons, des cigarettes et d’autres articles de marque. Ses œuvres sont connues pour explorer les différentes manières dont la culture moderne présente le corps féminin comme interchangeable avec la beauté et le consumérisme. Il superpose également ses références féminines aux célèbres nus de l’histoire de l’art et de la mythologie classique.
Tom Wesselmann
En empruntant dans sa peinture certains traits à la communication commerciale, et plus encore, en traitant à satiété de l’objet idéal du consommateur moderne – le corps féminin mis au rang de marchandise désirable en même temps que confronté à l’héritage du nu artistique –, en jouant d’une fascination ironique pour la figure de la poupée gonflable et d’une réelle et inventive habileté quant aux questions de peinture, l’artiste américain Tom Wesselmann a contribué de manière décisive à ancrer l’imaginaire du pop outre-Atlantique dans l’ordre de la pulsion et de l’équivoque entre intime et public, entre affect et indifférence, détourant ainsi une image nette du sujet que forge la société de son temps