Tsuguharu Foujita
L.T. Foujita, Portrait-au-chat

Personnage fascinant et inspirant, artiste franco-japonais inclassable, « Léonard » Tsuguharu Foujita (1886-1968) est l’un des artistes les plus célèbres de l’Ecole de Paris, dont l’œuvre exprime une fusion esthétique unique dans l’histoire des arts du 20e siècle.

Tsuguharu Foujita (« héritier de la paix ») est né au Japon en 1886, l’archipel n’est alors ouvert à l’occident que depuis 35 ans. Il est issu d’une famille noble de samouraïs. Son rêve est de rejoindre l’Europe, et Paris en particulier, capitale des avant-gardes au début du XXe siècle. Après avoir obtenu son diplôme à l’École des beaux-arts de Tokyo, il gagne Paris en 1913. La Première Guerre mondiale éclate.

Influencé par Michel-Ange, Poussin et Rodin, Foujita connait le succès avec son style personnel, ses fonds blancs d’une blancheur de lait qui accrochent la lumière et les contours subtils à l’encre noir de ses sujets. Imprégné de la modernité européenne, il conservera une sobriété et une précision orientale, alliant “la rigueur du trait japonais à la liberté de Matisse” comme il le disait lui-même. Son style et son originalité ont séduit le tout Paris des Années Folles et ses amis de Montparnasse Modigliani, Soutine, Zadkine, Picasso, Laurencin, Desnos, Apollinaire…

Pendant les années 1930, Foujita quitte la France et voyage. En Amérique du Sud tout d’abord, puis au Japon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert son pays en tant que peintre et devient un artiste officiel du régime. Dans les années 1950, écœuré par la violence dont il est le témoin au Japon, Foujita revient en France et se convertit au catholicisme après avoir eu une vision mystique à Reims. Il décède en 1968 à Zurich. Il repose à Reims, où l’artiste a fait élever une chapelle entièrement décorée par ses soins.